3° conférence : Joseph le Chaste
Mercredi 15 septembre 2021
Qu’elle est belle cette statue de St Joseph qu’éclaire à certaines heures du jour une lumière qui passe à travers les vitraux et qui semble venue d’ailleurs…...
Que c’est impressionnant de le voir juste en retrait de Marie, humble, discret, comme veillant sur elle. Comme admirer et contempler cette statue remplacerait avantageusement ma conférence !
Et qu’ils sont beaux ces lys aux pieds de St Joseph ! Ne nous rappellent- ils pas que Joseph est un modèle de chasteté ? chasteté, dont j’aimerais vous parler ce soir…
En novembre 1999, nous étions une quarantaine de prêtres avec Mgr Delaporte en Terre Sainte. Nous venions de traverser le lac de Galilée nous souvenant des mots de Jésus à ses disciples : « Allons sur l’autre rive ». Durant l’homélie prononcée dans l’église de Capharnaüm, Mgr Delaporte évoqua justement la mort que, nous Chrétiens, vivons comme une traversée vers l’autre rive.
Quelques heures plus tard, notre archevêque quittait notre groupe et partait en taxi vers Jérusalem où l’attendait une réunion de « Justice et Paix ». Nous ne devions plus revoir son visage. Tombé dans le coma durant son trajet en taxi, il devait quitter notre terre quelques heures plus tard, dans un hôpital juif de Jérusalem…Il avait un chapelet entre les doigts, celui du conducteur de taxi, un arabe chrétien….
Sitôt arrivé à Jérusalem, notre groupe de prêtres cambrésiens se rendit à l’hôpital juif et demanda à prier auprès de leur évêque.. S’engagea alors une discussion compliquée, très tendue avec les responsables de cet hôpital qui ne comprenaient pas notre désir de prier près d’un corps inerte. En effet, pour un juif, le contact avec un blessé, qui plus est avec un défunt, rend impur. Devant notre insistance, le personnel juif nous laissa enfin nous approcher du corps, choqué que nous acceptions de nous rendre nous -mêmes impurs.
Pour les juifs,, est pur celui qui se sépare de l’impur, qui prend ses distances avec l’impur. On retrouve exactement la même logique dans le texte du bon samaritain. Ce prêtre qui ne s’arrête pas pour secourir le blessé, laissé à moitié mort sur le bord de la route, n’est pas particulièrement coupable ou méchant mais il sait qu’il se rendrait impur en soignant un homme qui perd du sang. Il préfère garder sa pureté rituelle pour aller prier plutôt que de soigner cet homme blessé. Et c’est cela que Jésus reproche dans cet Evangile.
Il nous faut noter, qu’avec le Christ c’est l’inverse qui se produit : ainsi, quand une femme, par ,exemple, qu’on dit « impure » ose toucher le manteau de Jésus, ce n’est pas Jésus qui est rendu impur, c’est elle qui est purifiée ! Dans le Nouveau Testament, c’est la pureté de Jésus qui est transmise et non l’inverse. Nous sommes rendus purs quand Jésus nous touche d’une façon ou d’une autre.
Mais revenons à cette tentation de l’homme de se séparer des autres, d’établir des frontières comme pour se protéger .
Elle est profondément inscrite dans le cœur des humains, cette tentation d’établir des murs avec les autres. Selon des travaux récents, il semble qu’entre 56 et 70 murs physiques définis comme des barrières non amovibles, ancrés dans le sol, existent actuellement dans le monde. C’est plus du double qu’en 2001. Mis bout à bout, ces murs formeraient une ligne d’environ 40 000 km, soit la circonférence de la terre affirme Elisabeth Vallet, une politologue canadienne de l'université du Québec à Montréal
Et il n’y a pas que les gouvernements et les pays qui établissent des murs. Nous le faisons nous-mêmes, parfois dans notre propre famille, parfois à l’intérieur même de l’Eglise.
Il y a un mur que le pape François tente d’abolir et j’en suis pleinement heureux. ! Vous savez sûrement que chaque texte du pape François comporte une phrase clé qui organise tout le document. Par exemple pour l’encyclique « Laudato si », c’est la phrase : « tout est lié ». Pour « Amoris laetitia », (la joie de l’amour), le pape François choisit une autre phrase clé: « le temps est supérieur à l’espace ». Ces quelques mots sont comme une révolution.
Je les résume à ma façon : l’espace ? c’est comme si on s’intéressait uniquement, objectivement à l’endroit où se trouve la personne, à sa situation. C’est comme si on la flashait ou la géolocalisait pour lui dire ensuite : « bien, tu es là où tu dois être ! » ou alors, à l’inverse : « tu es en retard ou tu es sur le côté tu devrais être là ! ou tu es dans une situation irrégulière ». Cette façon de voir les choses a au moins l’avantage d’être claire : il y a ceux qui sont dans les clous et ceux qui ne le sont pas, ceux qui sont « en situation régulière » et ceux qui ne le sont pas.t Ce n’est pas vraiment la façon de faire de Dieu qui, s’il demande « où es-tu ? » comme dans la Genèse, Dieu à à Adam, c’est avec toute la douleur du cœur d’un père qui souffre pour son fils éloigné Le temps est supérieur à l’espace » nous dit le pape. Le temps, c’est pour permettre à chacun d’avancer, de retrouver le chemin, à partir de là où il est, de l’inviter à faire un pas supplémentaire et peut-être d’autres. Je cite le pape François :« En croyant que tout est blanc ou noir, nous fermons parfois le chemin de la grâce et de la croissance, et nous décourageons des cheminements de sanctifications qui rendent gloire à Dieu. Rappelons-nous qu’« un petit pas, au milieu de grandes limites humaines, peut - plus apprécié de Dieu que la vie extérieurement correcte de celui qui passe ses jours sans avoir à affronter d’importantes difficultés ». (Amoris Laetitia 352)
En utilisant cette formule « le temps est supérieur à l’espace », le pape nous invite à accompagner les personnes là où elles en sont, avec bien sûr le désir de les faire progresser, sans pour autant légitimer ce qui est contraire à l’Evangile. Rassurons-nous, ce n’est pas dévaloriser la morale ni l’affaiblir, ce n’est sûrement pas dire que tout se vaut, que tout est bien. Mais c’est ouvrir un chemin de grâce.
Alors écoutons ce qu’écrit le pape au numéro 301 d’Amoris Laetitia : « Par conséquent il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite ‘‘irrégulière’’ vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce sanctifiante. ». Le pape refuse un schéma binaire comme un mur qui séparerait ceux qui sont dans la situation régulière, qui ont la grâce sanctifiante et ceux qui ne sont pas dans la situation régulière mais dans une situation irrégulière et qui n’auraient pas la grâce sanctifiante. Quel bonheur d’entendre ces mots ! Car ceux qui ont vraiment besoin de la grâce sanctifiante, ce sont d’abord ceux qui sont dans une situation compliquée, difficile. Pourquoi serait-ce eux, justement, qui ne pourraient plus en bénéficier alors que la grâce est comme une aide, une guérison ?
Des sites intégristes dénoncent ce numéro 301 comme une hérésie mais parfois aussi, de bons paroissiens s’insurgent comme si c’était rassurant que certains soient déclarés « en situation irrégulière », comme si la bonté de Dieu était insupportable. Non vraiment, il nous faut abattre tout mur, tout muret même ….
Venons-en à la chasteté de Joseph. Il y a le risque de limiter la chasteté de Joseph à sa continence. Joseph serait chaste parce qu’il n’aurait pas connu d’union charnelle avec la Vierge Marie. Bien sûr nous croyons que Marie est vierge avant, pendant et après la naissance de Jésus - c’est bien ce qu’évoquent les trois étoiles que nous retrouvons sur les icônes qui décrivent Marie -. mais la vraie chasteté de Joseph est bien plus que cela !
Le père Xavier Thévenot, prêtre salésien, moraliste, explique dans un livre « Repères éthiques » ce qu’est la chasteté. Le mot chasteté vient du latin « castus » dont l’inverse est « incastus ». Or ce mot « incastus » a donné le mot inceste. Finalement, explique ce salésien, on est chaste quand ce qu’on vit dans l’amitié ou dans l’amour n’est pas de l’ordre de l’inceste (incastus).
Ce mot « inceste » est lui aussi à bien comprendre. Il ne s’agit pas de ce qu’on découvre parfois dans les journaux ou de ce qui s’est passé à Outreau par exemple.
Tentons d’être clair ! Devenir adulte (tâche jamais achevée !), c’est aller de l’avant. Un bon éducateur (ex : sortir – ducere : conduire), doit conduire celui qu’il éduque vers l’avenir, à quitter le nid. En ce sens, Jésus a été un merveilleux éducateur. Jamais il n’a dit à ses disciples : « restez avec moi, autour de moi, regardez comme je suis intéressant et beau ! ». Jésus envoie ses disciples : « allez, partez ! ». L’Ancien Testament ne dit pas autre chose : « va, quitte ton pays !»
Mais à certains moments de notre vie, parce que nous nous sentons moins bien, plus fragiles, parce que l’avenir nous inquiète ou pour d’autres raisons, au lieu d’être tendus vers l’avenir, nous vivons une forme de régression. Nous voulons recréer, plus ou moins consciemment, une sorte de petit paradis que nous avons connu il y a bien longtemps. Un paradis où nous nous sentions protégés, où tout était plus simple, plus protecteur, plus rassurant : ce que nous avons connu dans le ventre de notre maman. Et bien, c’est cela l’inceste dans le sens qui nous intéresse aujourd’hui, c'est-à-dire le manque de chasteté, c’est de vouloir plus ou moins consciemment dans l’amitié ou dans l’amour recréer, dans une régression, ce que nous avons connu dans le ventre de notre maman.
Des spécialistes, et nous les en félicitons, savent ce que l’embryon a vécu in utero, ce qui l’a marqué profondément et donc ce que nous voulons parfois recréer. Xavier Thévenot explique que la première chose est la fusion, l’absence de distance : le petit bébé, dans le ventre de sa maman ne fait qu’un avec elle : il se nourrit ce dont se nourrit sa maman, sa maman lui communique tout : le meilleur et le pire parfois. C’est excellent pour un enfant, pour un embryon, et même vital. Mais pour nous, adultes, nous devons au contraire refuser la fusion. Nous devons trouver la juste distance avec celui ou celle que nous aimons.
Notons que Jésus lui-même est profondément chaste : à Marie Madeleine qui veut le toucher après la résurrection, Jésus lui dit : « ne me touche pas ! ». Et déjà dans l’Ancien Testament, quand Moïse approche du buisson ardent, fasciné, Dieu lui dit : « N’approche pas d’ici, retire tes souliers car cette terre est sacrée ! » La chasteté c’est bien cela : refuser la fusion même avec ceux que nous aimons car leur cœur est une terre sacrée.
Un philosophe allemand, Shopenhauer, soulève un autre aspect de la chasteté. Il prend l’exemple d’un troupeau de porcs épics qui sont pris dans une tempête de neige. Souffrant bien sûr du froid, ils se serrent les uns contre les autres pour ne plus avoir froid mais en faisant cela, ils se piquent et se font mal. Alors ils s’écartent à nouveau, et à nouveau, ils ont froid jusqu’à ce qu’ils trouvent la juste distance pour ne pas se piquer et pour ne pas avoir froid.
Ni trop loin pour ne pas avoir froid, ni trop près pour ne pas se piquer et abimer l’autre.
Cette explication du père Thévenot et cette image utilisée par Shopenhauer éclairent bien à la chasteté telle que l’a vécue Joseph.
La chasteté de Saint Joseph, pour moi, a été de n’être ni trop loin ni fusionnel avec Marie
Sa première réaction devant l’état de Marie qui attend un enfant a été de prendre une distance totale, radicale. Il formula le désir de la répudier en secret : « Joseph, son époux, qui était un homme de bien et qui ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle. » (Mt 1,19). Il est clair que l’interprétation la plus répandue de nos jours consiste à dire que Marie n’a rien dit à Joseph de l’événement de l’Annonciation et que lorsque Joseph apprend son état de grossesse il est totalement désemparé. Il est bien légitime qu’il se pose la question : « Marie m’aurait-elle trompé ? ».
Mais il y a une autre interprétation, connue dès les premiers siècles, répandue au Moyen Âge puis délaissée à partir de la Renaissance. Je laisse saint Bernard vous l’expliquer :
« Ecoute ici encore non point mon opinion, mais celle des Pères de l’Eglise. La raison pour laquelle Joseph voulut quitter Marie est celle pour laquelle Pierre éloignait de lui le Seigneur en disant : « Retire-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ; c’est aussi la raison pour laquelle le centurion l’écartait de sa maison quand il disait : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ». Ainsi, Joseph, se sachant indigne et pécheur, se disait que Marie, dont il admirait la merveilleuse et supérieure dignité, ne devait pas lui accorder la communauté d’habitation. Il voyait, avec étonnement, qu’elle portait la marque de la divine présence, et ne pouvant comprendre ce mystère, il voulait la quitter. Joseph a redouté la nouveauté d’une si grande merveille, la profondeur du mystère : c’est pourquoi il voulut la quitter en secret. »
Par doute concernant Marie (je n’y crois pas) ou parce qu’il se sent trop indigne (cela lui ressemble), Joseph veut prend une distance totale avec Marie.
Mais le Seigneur, à travers l’ange Gabriel, ne permet pas à Joseph de disparaître de la scène, de prendre une telle distance.
« L’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme, car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint. Elle enfantera un fils, tu l’appelleras du nom de Jésus car c’est Lui qui sauvera son peuple de tous ses péchés. » (Mt 1,18-21)
Les mots sont forts puisqu’il présente Marie comme « ta femme » et l’ange demande à Joseph d’exercer sa responsabilité de père « tu l’appelleras du nom de Jésus » (cela revient en effet au père de donner un nom à son fils)
L’expression est belle : « prends Marie chez toi ! » comme Saint Jean prendra Marie chez lui au soir de la Croix « Le chez lui, en grec, « eis ta idia », est susceptible de plusieurs traductions : dans sa maison, dans sa famille, parmi ses biens, parmi ses trésors…
Le pape François qui d’ailleurs inaugurera son ministère pétrinien en la solennité de saint Joseph cite Saint Jean Paul II : « saint Joseph a pris un soin affectueux de Marie et s’est consacré avec joie à l’éducation de Jésus. De même il est le gardien et le protecteur de son corps mystique, l’Eglise, dont la Vierge sainte est la figure et le modèle. »
Le pape Benoit XVI, dans un discours prononcé au Cameroun le 18 mars 2009 lors des Vêpres, la veille de la fête de Saint Joseph, explique que Joseph a alors pris Marie chez lui : « il a accueilli le mystère qui était en elle et le mystère qu’elle était elle-même. Il l’aima avec ce grand respect qui est le sceau des amours authentiques. Saint Joseph nous apprend que l’on peut aimer sans posséder. »
Le père Assémat dans un livre « Mariage de Marie et de Joseph » : « ce qui est sûr c’est que dans la perspective de cette naissance, Marie et Joseph se décident à ne vivre que pour Jésus, à lui consacrer toute leur existence. »
Et on retiendra la formule habile de la fin de la généalogie selon Matthieu : « Jacob engendra Joseph l’époux de Marie de laquelle fut engendré Jésus que l’on appelle le Christ ». Cette formule dit à la fois que Jésus a un père qui le rattache à une lignée. Joseph n’est pas le père biologique de Jésus, il ne l’engendre pas comme l’ont fait tous les autres ni comme le fait l’Esprit Saint. Il nous dit aussi que Jésus est engendré par l’Esprit Saint donc fils de Dieu.
Finalement, Joseph qui désirait partir loin, s’effacer, prendre une grande distance avec Marie, est comme réintroduit dans le mystère. Il sera comme le père de Jésus, comme le chef de famille, comme l’époux de Marie avec un immense respect du mystère que porte Marie et qu’est Marie, sans connaître d’union charnelle. Voilà résumée, je pense, la vraie chasteté de Joseph : ni trop loin, ni trop près de la Vierge Marie pour mieux accueillir et respecter en elle le Mystère. Vraiment la chasteté de Joseph n’est pas une chasteté de séparation ni un effort pour renoncer à l’union charnelle.
La chasteté de Joseph, me semble-t-il, a été de trouver, grâce à Dieu, aidé de Dieu, sa juste place, ni totalement extérieure ni comme un époux ordinaire. Et c’est là que Joseph peut nous interroger sur notre chasteté, sur la juste distance que nous mettons avec nos proches, avec notre époux même, notre épouse, avec ceux que nous aimons.
Dans le même discours à Yaoundé, Benoit XV en donnant Joseph comme modèle des différents états de vie, affirme : « Saint Joseph nous apprend que l’on peut aimer sans posséder » Ne pas posséder l’autre : La formule utilisée jadis pour le mariage chrétien était celle-ci : « voulez-vous prendre pour époux ou voulez-vous prendre pour épouse ? » Le rituel propose d’autres formules qui me semblent plus belles. Elles évitent le mot « prendre » qui comporte bien des connotations négatives : posséder, accaparer. L’Eglise préfère proposer d’autres formules : « Sophie reçois Jacques pour époux, Jacques reçois Sophie pour épouse » Recevoir l’autre comme un cadeau.
Elargissons notre réflexion avec les mots du pape François. « C’est peut-être pourquoi, à côté du nom de père, la tradition a qualifié Joseph de “très chaste”. Ce n’est pas une indication simplement affective, mais c’est la synthèse d’une attitude qui exprime le contraire de la possession. La chasteté est le fait de se libérer de la possession dans tous les domaines de la vie. » Patris Corde n°7
La vraie chasteté interroge aussi notre rapport aux biens, notre désir de posséder, d’accaparer. J’aime quand saint François d’Assise, après avoir confectionné pendant de longues heures et avec bien des difficultés un panier en osier, préféra le brûler parce qu’il devenait trop précieux à ses yeux.
Ainsi, Joseph, le chaste, interroge aussi notre rapport aux biens.
L’abbé Pierre expliquait qu’on possède un bien quand on est capable de le donner. Hélas, quand on n’est plus capable de le donner, on est possédé par ce bien et, dit l’abbé Pierre, il y a plus de possédés que de possesseurs.
Il me semble qu’on pourrait aussi appliquer ceci au temps On possède notre temps, on le maîtrise quand on est capable de le donner aux autres. On est possédé par notre rythme de vie, dominé par lui, quand on n’est plus capable de donner du temps aux autres.