Qu’il me soit permis de saluer les élus présents parmi nous ce-soir, ainsi que les représentants des services de l’état et d’associations.
L’abbé Pierre-Germain Boutteau, mon prédécesseur, vous disait le jour de sa messe de départ : 3 saints vous quittent ! Il parlait avec justesse des pères Felicé, Evariste et de lui-même.
Ce soir, avec les pères Jean, curé de la paroisse voisine et sœur, et Lionel, je leurs rends hommage et nos pensées pleines de gratitude vont vers eux. Nous savons que nous récolterons ce qu’ils ont semé avec courage et cœur, saintement.
Oui, vous perdez trois saints ! Mais vous gagnez au moins deux saints, Jean et Lionel.
En ce qui me concerne, rien de moins sûr ! L’un de mes frères, Thierry qui me fait la joie d’être parmi nous et ceux qui collaborent avec moi depuis plusieurs années le confirmeront, je le crains ! Je ne suis pas un saint !
J’arrive avec joie et humblement parmi vous … pour devenir l’un des vôtres. Le pape François dit dans un beau message au cardinal Ouellet : « nous faisons tous notre entrée dans l’Église en tant que laïcs. Le premier sacrement, celui qui scelle pour toujours notre identité et dont nous devrions toujours être fiers, est le baptême ….. Personne n’a été baptisé prêtre ni évêque. Ils nous ont baptisés laïcs et c’est le signe indélébile que personne ne pourra jamais effacer » (19 mars 2016)
Je veux m’efforcer de vivre comme baptisé au milieu de vous et changer mon cœur ! Ce sera ma première tâche et le chantier est immense !
Le prophète Michée (au chapitre 6,8) dit « on t’a fait connaître, homme, ce qui est bien. C’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde et que tu marches humblement avec ton Dieu »
Je veux marcher dans les rues d’Orchies et de nos villages en me convertissant ! Même si l’évêché m’a offert un vélo électrique !
Saint Augustin disait : « Pour vous en effet, je suis l'évêque ; avec vous je suis chrétien." Sermon 340,1, cité en Lumen Gentium 32
Avec vous, je serai chrétien, pour vous je serai curé et doyen. Je vous dois un aveu : pendant 16 ans au conseil épiscopal que j’ai quitté à ma demande il y a un an, j’ai donné beaucoup de conseils aux curés et doyens … Mais je n’ai jamais été ni curé ni doyen !
J’aime ce qu’écrit le pape Paul VI dans la constitution Gaudium et Spes : « Les joies et les peines, les tristesses et les angoisses de ce temps, des pauvres surtout et de ceux qui souffrent sont aussi les joies et les peines, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ. Et il n’est rien d’humain qui ne trouve échos dans leur cœur »
Comme pasteur, je partagerai vos joies et vos peines, vos tristesses aussi. J’espère que vous partagerez les miennes.
J’ai appris du cher Monseigneur François Garnier, le travail en équipe et j’y tiens. Je retiens de lui l’importance de se faire réussir les uns les autres.
J’aime le Togo où je me rends régulièrement. On parle là-bas d’Eglise famille. Je vois la paroisse et le doyenné comme une vie de famille.
- Une vie pleine de joies et de dynamisme
- Une vie avec des disputes et des réconciliations.
Si je peux comprendre les tensions et même les conflits, j’avoue ne pas comprendre l’absence de réconciliation…
- Une vie où chacun a sa place même, surtout les plus faibles
- Oui, une famille ouverte et diverse.
Je dois avouer que je suis particulièrement sensible aux familles et aux jeunes.
Je dois vous avouer que j’ai des allergies ! Sûrement pas aux tartes au citron et au chocolat au lait ! Je suis allergique aux spécialistes des critiques, aux petits chefs et à ceux qui savent tout et à ceux qui disent « on a toujours fait comme cela ! » ! On m’a déjà rassuré à ce sujet ! Il n’y en a pas dans le doyenné !
Je préfère une célébration ou une réunion mal préparée (pas trop quand même) mais dans la joie et l’unité plutôt qu’une célébration ou une réunion merveilleuses mais préparées dans les tensions. Nous chrétiens, nous n’avons rien à dire au monde si nous ne vivons pas l’unité et la charité entre nous. Notre charité est notre première façon d’évangéliser.
Je termine ! La première question qu’un orchésien m’a posée avant même que je n’arrive est « est-ce que vous parlez longtemps ??? ».
Je n’ignore pas que ce qui m’attend, ce qui nous attend ne sera pas forcément facile dans les années à venir car l’Eglise va s’affaiblir en forces, en religieuses, en prêtres et en finances. Nous aborderons les défis qui se présenteront ensemble, avec détermination et courage .. Voilà que je parle comme un homme politique ! Que cela ne nous décourage pas ! N’ayons pas peur des changements qui seront inéluctables.
On dit que le pape Jean XXIII n’arrivait pas à dormir, trop soucieux des problèmes de l’Eglise et des ennuis à régler. Le Seigneur lui serait apparu et lui aurait dit pour l’apaiser et qu’il s’endorme : « Pour qui te prends tu ? tu n’es que le pape ! »
J’espère bien dormir à Orchies, je ne suis que le curé et que le doyen ! Merci, de tout cœur.