Homélie 29 Mai – Entre Ascension et Pentecôte
Jésus nous promet de ne pas nous laisser orphelins mais de nous envoyer une force ! celle du Saint Esprit. Ce n’est pas simple d’expliquer en quoi consiste cette force !
Un prophète dans l’Ancient Testament (plusieurs siècles avant la venue de Jésus), Isaïe, annonce la venue du Messie (Jésus) en précisant " Un rameau sortira de la souche de Jessé, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l'Esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de vaillance, esprit de connaissance et de crainte du SEIGNEUR - et il lui inspirera la crainte du SEIGNEUR. Il ne jugera pas d'après ce que voient ses yeux, il ne se prononcera pas d'après ce qu'entendent ses oreilles. » (Is 11,2-3)
Dans le texte hébreu, comme dans la traduction française, il n'y a que 6 dons. Mais dans la traduction grecque de la Septante (iie siècle av. J.-C.), comme dans la traduction latine (ive siècle ap. J.-C.), les traducteurs ont utilisé deux mots différents pour traduire la crainte du Seigneur, à la fin du verset 2 et au début du verset 3 . Nous arrivons donc aux 7 dons du Saint Esprit ! C’est Thomas d’Aquin qui, par sa réflexion théologique, a formalisé une liste de sept dons de l’Esprit :
Je vais évoquer ces 7 dons en vous invitant en ce jour où vous faites votre profession de foi à demander au Seigneur celui qui vous manque le plus ! Si aucun de ces dons ne vous manque, demandez le don de clairvoyance et d’humilité ! Seul Jésus possède ces 7 dons en plénitude.
Il est possible de les présenter comme un chandelier à 7 branches ! C’est à dire comme 3 paires de dons complémentaires et un don central.
Commençons par le don de la crainte et le don de la piété.
Le don de la crainte : ce n’est pas la peur de Dieu mais le sens de sa grandeur. La conscience de l’infinie distance entre le Tout-Autre et nous, ses créatures. Ce don suscite une attitude d’humilité et d’émerveillement. C’est le sens du sacré qui nous fait entrer dans une église et nous mettre à genoux devant le Saint Sacrement ! C’est aussi la peur d’oublier Dieu et sa parole, de vivre sans lui. La peur de l’offenser aussi. Quand on aime quelqu’un, on a peur de lui faire mal, de le blesser.
La crainte, c’est aussi voir en toute personne la présence de Dieu et donc le caractère sacré de sa personne.
Le don de piété filiale : elle fait entrer dans l’expérience de la paternité de Dieu, de sa proximité, de sa tendresse. Elle nous donne la confiance de l’enfant. Elle nous rend proche aussi des autres. Elle nous invite à l’esprit d’abandon comme l’évoque Sainte Thérèse de Lisieux, à la confiance de l’enfant devant son Père (La petite voie dite de l’ascenseur).
Viennent ensuite les dons de Conseil et de force.
Le don de conseil : c’est le don du discernement spirituel. Il ajuste ce qu’il convient de faire ou d’éviter, de dire ou de taire. Il dispose à voir clair en soi et dans les autres. Il est si nécessaire car en tant de circonstances, nous avons du mal à savoir ce que Dieu attend de nous. En tant de situations, nous avons de la peine à comprendre ce que nous devons faire …
Une fois que nous avons compris quelle est la juste attitude, ce que Dieu attend de nous, il nous faut le don de force pour avancer dans le bon sens. Il donne la persévérance dans l’épreuve, le courage du témoignage. Elle soutient les martyrs mais aide aussi au quotidien à accomplir son devoir d’état et à vivre le combat spirituel. C’est l’héroïsme de la petitesse.
Notre dernière paire de dons rassemble le don de science et le don d’intelligence !
Le don d’intelligence aide à entrer dans le mystère de Dieu, à comprendre de l’intérieur la foi, les Écritures, à distinguer l’erreur de la vérité. Par ce don, chaque chrétien peut devenir un authentique théologien… ou presque. Il évite de répondre systématiquement « c’est un mystère » quand on questionne notre foi. Il nous permet de concilier foi et raison car il n’est pas irraisonnable de croire et il n’est pas interdit de faire preuve d’intelligence dans l’exposé de notre foi.
Le don de science permet quant à lui reconnaître Dieu à l’oeuvre dans la nature et dans l’histoire, de recevoir le monde comme un don de Dieu. Elle donne le sens de la précarité de l’univers.
Si vous ne voyez pas le passage de Dieu dans votre vie, les clins Dieu qu’il vous fait au quotidien, il y a urgence à demander ce don !
Et enfin, au centre du chandelier à 7 branches, le don de La sagesse. Il est celui qui fait goûter la présence de Dieu, dans un plus grand compagnonnage avec lui, et un plus grand dynamisme missionnaire. C’est le don contemplatif par excellence. Car, notre Dieu se donne à être goûter !
7 dons ! Sûrement que l’un ou l’autre nous manque ! Osons le demander !
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Les dons du Saint-Esprit sont différents des neuf fruits de l'Esprit, qui sont énumérés par Paul de Tarse dans l'Épître aux Galates : ceux-ci sont l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, et la tempérance.