"du Carmel au Saint Cordon..."

pour la rentrée de la paroisse, il était proposé de vivre un pèlerinage !

A la rencontre des carmélites à St Saulve et de Notre Dame du St Cordon à Valenciennes

En cette matinée du jeudi 30 août, le soleil avait donné rendez-vous à la cinquantaine de pèlerins de la Paroisse Ste Marie en Pévèle-Scarpe pour les accompagner jusqu’au Carmel. Fondé à Valenciennes en 1618, détruit à la Révolution, le Carmel fut rétabli en 1924, au cœur même de la ville. En 1949, il fut transféré à la périphérie, au 1 de la rue Barbusse à Saint Saulve. Le nom de Carmel tiré du nom du Mont Carmel, en Israël. 800 ans avant Jésus Christ,  il fut le théâtre de la geste d’Elie, le plus grand de tous les prophètes à travers lequel s’est manifestée, à la cime du saint Mont, la puissance du vrai Dieu opposée à l’impuissance des idoles. Dans l’Ancien Testament, les Livres des Rois racontent les épisodes dont le prophète est le protagoniste depuis sa brusque apparition, comme s’il était sorti du néant, jusqu’à son enlèvement, tout aussi mystérieux, dans le ciel sur un char de feu. Deux paroles d’Elie ont été choisies comme devises du Carmel : « Je suis rempli d’un zèle jaloux pour le Seigneur Sabaot ! »(Premier Livre des Rois 19,14) et « Il est vivant le Seigneur devant qui je me tiens. »(Premier Livre des Rois 18,15).

Les pèlerins ont découvert la vie contemplative des sœurs carmélites au travers d’un diaporama proposé et explicité par sœur Marie Gabrielle. Au monastère, les journées se suivent et se ressemblent, rythmées par la prière (personnelle et communautaire), la lecture de la parole de Dieu, le travail, les rencontres communautaires. Le travail est varié et les produits sont variés : Bougies, ornements liturgiques brodés à la main, reproduction d’icônes, cardigans et gilets, confection pour enfants de bodys, de sorties de bains, etc…. En suivant sœur Brume ce fut la découverte de la vie monastique par la visite de la chapelle et à l’école de la prière ainsi définie par Thérèse de l’Enfant Jésus : « La prière, c’est un élan di cœur, c’est un simple regard jeté vers le Ciel, c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie ; enfin c’est quelque chose de grand, de surnaturel, qui me dilate l’âme et m’unit à Jésus ».

La chapelle, construite en 1966, est de conception très moderne et originale ; la primauté ayant été donnée aux effets de volumes Elle a été réalisée d’après une maquette du sculpteur hongrois Pierre Szekely, les plans ayant été tracés par l'architecte valenciennois Claude Guislain. L’ensemble baigne dans une lumière très douce dispensée, au-dessus de l’autel et du chœur des moniales, par des vitraux qui évoquent les pierres précieuses de la nouvelle Jérusalem et mettent en valeur le jeu des formes géométriques. Juste au-dessous de Notre-Dame de Grâces, patronne du diocèse de Cambrai et du monastère, on aperçoit le visage de Ste Thérèse de Lisieux. Placé à hauteur d'enfant, il évoque la "Petite voie d'enfance spirituelle". L'ensemble de la chapelle a été construit avec des matériaux pauvres : béton, briques, bois de sapin, tôles. Les murs sont recouverts d'un enduit blanc, le ciment du sol, d'un enduit brun, la tôle des plafonds et des accessoires, d'un enduit noir. Ainsi se retrouvent les trois couleurs de l'habit carmélitain : brun, blanc, noir. La visite du magasin s’imposait avant l’accueil en la chapelle pour la messe et l’office de sexte avec les sœurs. Les pèlerins ont quitté le Carmel pour se rendre à la Maison Bertholin située dans le centre de Valenciennes, où après la sortie du pique-nique tiré du sac, ils ont pu découvrir une vidéo sur la dévotion à Notre Dame du Saint Cordon. Puis, sous la houlette d’un guide, ils ont arpenté le petit musée exposant les merveilles de Notre Dame du Saint Cordon sur lesquelles moult explications leur ont été données. Un ensemble de fresques restitue l’évènement de l’apparition de la Vierge à la foule en 1008 suite à laquelle la peste fut éradiquée à Valenciennes ainsi que la dévotion qui s’en est suivie, traduite annuellement et depuis, par le Tour du Saint Cordon autour de la Cité.

Départ à pied vers l’église Saint Géry où est exposée la statue de Notre Dame du Saint Cordon. Là, en récitant le chapelet sur le mystère lumineux du Rosaire, ils ont confié à la Vierge tous ceux qui souffrent des pestes d’aujourd’hui dans leur corps ou dans leur cœur, en famille ou au travail et déposés leurs intentions de prière à ses pieds. Prières suivies des vêpres avec les psaumes, le Magnificat et l’oraison finale : « Seigneur Jésus, toi qui a choisi pour mère la bienheureuse Vierge Marie, permets qu’assurés de sa protection nous puissions l’honorer d’un cœur joyeux ».

                                                                                              Roger Roussel

 

 

 

Article publié par Benjamin Sellier • Publié le Dimanche 23 septembre 2018 • 1402 visites

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