"un dimanche autrement"

c'était le 3 février dernier sur le thème du sacrement du mariage...

L’amour ne passera jamais

L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L’amour ne passera jamais. (St Paul 1Co 13, 4-8)

Le dimanche 3 février, en l’église d’Orchies, dans la continuité des assemblées du dimanche autrement, la communauté chrétienne de la paroisse était invitée à méditer sur la phrase extraite de la 1ère lettre de saint Paul aux Corinthiens : « L’amour ne passera jamais ». Fil rouge de la rencontre, cette affirmation donne toute sa force au sacrement du mariage. Dans son propos de présentation, Claude, marié à Edith depuis 46 ans, a tracé les grandes lignes de ce sacrement dont nous reprenons ici quelques extraits : « La communion conjugale entre un homme et une femme chrétiens, peut être considérée comme le reflet de l’amour du Christ et de son Eglise. Les couples s’engagent, l’un envers l’autre, à l’exacte image de l’amour de Dieu pour chacun de nous, un amour inconditionnel, et sans limite. Christ est  présent et acteur dans les couples mariés en Eglise. Ces couples eux-mêmes, sont présents et acteurs dans la communauté chrétienne et dans la société civile. Autant de signes pour le secret des couples, pour le monde. Voilà l’étonnante beauté du sacrement de mariage ».

Puis trois couples ont apporté leur témoignage de vie en couple uni par le sacrement du mariage. De la richesse et la densité de leurs interventions, nous en livrons quelques aspects.

Anne Flore et François : Au moment du mariage on s’engage à se soutenir dans les joies et les peines…Finalement c’est facile à dire quand on est jeunes, sans enfants et en pleine santé. Puis la vie change, on apprend chaque jour à se connaître un peu plus. Des situations où nos différences prennent le dessus  viennent perturber l’équilibre de notre couple. Et puis on rencontre aussi les vraies épreuves…ce n’est plus pareil (fatigue, maladie,..). On se fait des désillusions toutes bêtes du quotidien, mais répétées. Le sacrement du mariage est pour nous vécu comme une grâce. Cette grâce nous invite chaque jour à faire le choix de s’aimer. Se pardonner, c’est aussi faire le choix de s’aimer. Le sacrement du mariage est ainsi à réinventer chaque jour. Selon nous, il est important d’avoir des projets communs, pour notre couple, notre famille. Un projet, c’est aussi prendre des risques de déstabiliser notre couple, notre entente. Le sacrement du mariage se réinvente aussi pour nous par des moments de surprise (Tu as fait le ménage !). Nos langages d’amour sont différents : je suis sensible aux moments de qualité, tu es sensible aux services rendus. Nous nous efforçons chaque jour de rejoindre l’autre dans ce qu’il est. Nous faisons partie d’une équipe Vivre et Aimer. Cela nous pousse dans cette vie de relecture de notre vie de couple. C’est la même chose quand nous participons à l’accompagnement des couples de notre paroisse qui se préparent au mariage. La prière des époux que nous avons écrite pour le jour de notre mariage reste le texte fondateur de notre couple. Nous aimons bien nous y replonger régulièrement. On s’est engagé à éduquer nos enfants dans la foi. Le choix des parrain et marraine a été très important. Nous essayons de surfer sur les propositions paroissiales comme l’éveil  à la foi ou celles de l’école pour que nos enfants s’ouvrent aux autres et puissent vivre la rencontre avec Dieu. Nous essayons de vivre des temps de célébration en paroisse, en famille. Nous souhaitons garder une ouverture vers les autres, amis, paroissiens, famille, voisins car c’est eux aussi qui nourrissent notre engagement.

François et Aude : « La formule magique « Aude je te reçois comme épouse et je me donne à toi pour t’aimer fidèlement tout au long de notre vie ». Et puis le mystère dans la lecture d’aujourd’hui de la première lettre de St Paul, lecture choisie aussi pour le jour de notre mariage : « S’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante ». Nous nous sommes mariés il y a 13 ans. Un, puis deux, puis trois enfants reçus prennent beaucoup de temps, d’attention.

La question qui nous a été posée « Comment avez-vous vécu le sacrement de mariage, au fil des jours, des mois, des années ? » nous a conduit à revisiter une des remarques qu’on se fait souvent : « On a vraiment de la chance ». Chance de s’être rencontrés et d’avoir décidé de se lancer dans l’aventure du mariage en se connaissant finalement à peine, comme des inconscients. Chance d’être encore ensemble, de s’entendre bien, probablement mieux qu’au début, de pouvoir se dire qu’on s’est bien trouvés. Chance de notre rencontre mais aussi du chemin parcouru ensemble. Chance que la vie, le quotidien, les exigences familiales et professionnelles ne nous ont pas éloignés l’un de l’autre. Le mot chance n’est peut-être pas adapté. En un sens ce sentiment d’être au bon endroit est plutôt un fruit de la grâce du mariage et qu’il fallait ne vraiment pas oublier de remercier Dieu pour ce cadeau et pour lui demander de nous aider à durer. »

Marie Colette et Jean Luc : «  Nous nous sommes mariés en 1974 et la question de Dieu dans notre vie ne se posait pas forcément. Et puis après sept années consacrées exclusivement au travail, aux enfants, un  quotidien assez fade, le déclic lors d’un week-end de rencontre avec d’autres couples. Un couple s’est aperçu que l’on allait manquer d’amour. Pouvoir se dire à l’autre en vérité et être sûr de son accueil. On a réalisé l’engagement de Dieu avec nous. Par le sacrement du mariage nous découvrons les signes extérieurs de la grâce intérieure que Dieu nous fait don, nous reconnaissons la trace de Dieu dans notre vie. Nous sommes sacrement pour les autres. Un couple ne s’entendait plus et il nous a lancé un appel de détresse. Il y avait urgence et nous sommes allés chez eux. En route nous nous sommes interrogés : qu’est-ce que l’on pouvait leur dire et avons prié l’Esprit Saint. Nous les avons écoutés longuement sans jamais interférer dans l’exposé de leurs problèmes. Nous n’avons rien dit ni ajouté à leurs propos. Et cependant ils nous ont remerciés sûrement pour notre écoute ».

Dans son homélie, en reprenant l’introduction à la lettre de saint Paul : «  Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grandes des trois, c’est la charité », l’abbé Lucien a rappelé que charité et amour ne font qu’un. La charité entre dans le programme de Jésus car c’est toujours à refaire, à recommencer. Je fais cela pour te dire que je t’aime. Rendre grâce au Seigneur de ce que l’autre m’apporte. Béni soit tu Seigneur pour ceux qui prennent soin des autres. Seigneur on te rend grâce de ce que nous donnent les autres.

                                                                                              Roger Roussel

 

Article publié par Benjamin Sellier • Publié le Vendredi 15 février 2019 • 1419 visites

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